Sauvegarder la démocratie en Afrique de l’Ouest, Centre d’études stratégiques de l’Afrique, 2020

Auteur : Alan Doss

Organisation affiliée : Centre d’études stratégiques de l’Afrique

Type de publication : Article

Date de publication : 29 septembre 2020

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L’Afrique de l’Ouest a été, au cours des deux dernières décennies, le fer de lance de la transition de l’Afrique vers la démocratie. Mais la rébellion militaire récente au Mali est une sonnette d’alarme. Les coups d’État peuvent en effet être contagieux et les gains démocratiques reculer.

Les élections ne sont évidemment que le début dun processus démocratique. Ce qui se produit après leur tenue est la partie la plus difficile. L’espace politique doit être protégé afin que les opinions différentes puissent être entendues au sein d’un discours pluraliste.

Malheureusement, les dirigeants démocratiquement élus (et les parlements) ne se sont pas toujours avérés à la hauteur des demandes de la démocratie.

Il existe en effet un sentiment grandissant en Afrique de l’Ouest que la démocratie—et surtout ses dirigeants—ne sont pas en mesure des délivrer les espérances populaires pour un futur meilleur. L’impact économique de la crise due à la COVID-19 a amplifié ce mécontentement.

Les mandats de l’Union africaine et de la Communauté économique des États d’Afrique de l’Ouest appellent ces institutions à promouvoir « les principes et les institutions démocratiques, la participation des citoyens et la bonne gouvernance ».

Les États démocratiques ne devraient pas non plus hésiter à s’engager même si dans un souci de stabilité ils hésitent parfois à le faire. Cela démontrerait une vision à court terme puisque la stabilité est éphémère quand elle ne sert qu’à protéger ceux qui sont au pouvoir.

Il existe en effet un sentiment grandissant en Afrique de l’Ouest que la démocratie—et surtout ses dirigeants—ne sont pas en mesure des délivrer les espérances populaires pour un futur meilleur

Les dirigeants africains qui ont quitté le pouvoir par respect aux limites de mandats ou suite à une défaite électorale présentent une autre opportunité pour s’engager auprès de dirigeants qui s’y refusent 

Deux groupes devraient être à l’avant car ils ont le plus à perdre si la démocratie échoue : les jeunes et les femmes.

L’internet a donné aux jeunes l’accès à un monde plus grand ainsi que les moyens de se mobiliser, même dans les pays les plus pauvres. Les organisations de femmes ont travaillé à achever les conflits violents et sont un partenaire naturel dans la lutte pour la démocratie et le droit des femmes dans une démocratie.

Les communautés religieuses peuvent aussi être un allié important pour le changement démocratique. De même, le milieu des affaires a aussi un rôle, en particulier car il est si fréquemment à la merci d’une corruption prédatrice. Il a donc un intérêt évident à une gouvernance redevable et à l’État de droit.

 

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